Ce jeudi 4 décembre, les autorités du département de l’Indre vont réaliser une grande simulation sur la base d’un scénario catastrophe à Argenton-sur-Creuse : la rupture du barrage d’Éguzon. Une réunion publique a permis d’expliquer le déroulement de l’exercice.

Et si le barrage d’Éguzon venait à céder ? Le jeudi 4 décembre prochain, les autorités du département de l’Indre vont réaliser un grand exercice de sécurité en conditions réelles en cas de rupture du grand ouvrage. Une grande partie de la ville d’Argenton-sur-Creuse va être concernée par cette simulation. On vous explique.

1. Pourquoi cet exercice ?

Cet entraînement fait partie d’un programme annuel de simulation de catastrophe. Trois à quatre exercices de crise sont organisés chaque année par les services de l’État. Objectif : tester les réflexes de chacun, mettre en place les cellules de crise, coordonner les opérations des secours, habituer la population aux bons gestes en cas de rupture du barrage. Lors de la réunion publique organisée par la mairie d’Argenton, les autorités organisant l’exercice ont rappelé que « prévenir ne signifie pas que cet événement va se produire, mais il faut savoir se tenir prêt à toute éventualité. Le risque 0 n’existe pas ».

2. Déroulement de l’exercice

Prévu le jeudi 4 décembre, l’exercice va s’étendre sur toute la matinée.
8h : première alerte interne aux services.
9h : activation des sirènes d’alerte et envoi d’un message « FR-Alerte » sur les téléphones portables avec un possible signal sonore (comme un SMS d’urgence).

Les habitants situés dans la zone concernée sont invités (pas obligés selon leurs activités) à se rendre aux points de rassemblement. Une fois rassemblés, les habitants vont peu à peu être acheminés en autocar vers les centres d’accueil. En situation réelle, les autorités ont précisé qu’il était plus judicieux de « se rendre à pied aux points de rassemblements, pour éviter les embouteillages à voiture et la panique générale ».

L’exercice tient compte des réalités : personnes âgées, personnes handicapées, enfants… Des navettes et véhicules adaptés sont prévus. Le but n’est pas de mettre les gens en difficulté lors de cette matinée d’exercice, mais « d’améliorer les prises en charge dans l’avenir, de repérer les besoins réels, de corriger les points problématiques », a indiqué la préfecture.

Un retour au point de rassemblement initial est ensuite prévu dans la matinée en fin d’exercice. L’exercice pourra être annulé à tout moment si nécessaire (météo, imprévu…).

3. Les points de rassemblement

Selon votre localisation lors de l’exercice, des points de rassemblement, rive gauche et rive droite, sont prévus. Les centres d’accueil retenus pour l’exercice, où la population sera ensuite conduite, doivent être localisés au gymnase Rollinat ainsi qu’à la salle des fêtes de Saint-Marcel. Voici :

4. Délais théoriques en cas de vraie urgence

En cas de rupture totale du barrage, la population dispose d’environ 30 minutes entre le premier signal et l’arrivée de la vague sur Argenton. S’il est difficile d’estimer la hauteur de celle-ci, il est certain qu’elle doit être supérieure à celle de la crue historique de 1960.

5. Rendez-vous médicaux, transports… à quoi s’attendre ?

Si l’exercice est organisé en conditions réelles, les autorités ne souhaitent pas paralyser complètement la vie de la commue.

Services municipaux : participeront à l’exercice, certains accueils pourront être limités comme à la mairie.

Aide à domicile : interventions maintenues même dans la zone d’exercice.

Commerçants  : restent ouverts et peuvent se prêter à l’exercice et accompagner leurs clients jusqu’au point de regroupement.

Rendez-vous médicaux : les habitants peuvent entrer ou sortir d’Argenton sans autorisation spéciale.

Camions-bennes / collecte des ordures : tournée des ramassages d’ordures possible, mais la circulation de poids lourds sera limitée par sécurité lors de l’évacuation des habitants.

Transports scolaires : circulation autorisée afin que les élèves rejoignent leur établissement.

6. Le barrage d’Éguzon : aucune alerte réelle

Les services de l’État et EDF l’affirment : le barrage est en bon état, contrôlé en permanence par des capteurs. Chaque année, la DREAL (services de l’État) réalise une inspection complète. Aucun signal inquiétant n’a été détecté récemment.

Pour rappel, le barrage mesure 60 m de haut (posé sur une chape de 50 m de profondeur. Il retient environ 50 millions de m³ d’eau (soit près de 20 000 piscines olympiques) et assure la production hydroélectrique, les activités touristiques et l’irrigation en période de sécheresse.